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Reconstitution d’un logement ouvrier

Le 2 décembre, le Bois du Cazier a inauguré sa reconstitution du logement d’ouvriers immigrés d’après-guerre. Double année anniversaire, 60e anniversaire de la catastrophe et 70e du Protocole d’accord entre la Belgique et l’Italie, c’est en 2016 que nous avons décidé présenter cette installation visible de manière permanente.

PRÉSENTATION DU PROJET
“C’était un superbe camp de prisonniers datant de la dernière guerre […] Chacun avait sa propre baraque, un peu comme dans les quartiers chics où chacun a sa propre villa […] Le pied, quoi !’’ — Girolamo Santocono (Rue des Italiens, 1986)

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la Belgique connaît une crise du logement sans précédent. Si la main-d’oeuvre dans les charbonnages était largement insuffisante, les habitations disponibles pour héberger les futurs ouvriers l’étaient tout autant. Pour le gouvernement belge et les patrons charbonniers, l’adéquation est pourtant simple : les 50 000 travailleurs italiens débarquant en Belgique dans le cadre du Protocole d’accord passé avec l’Italie en juin 1946 trouveront, dans un premier temps, place dans les camps que viennent de quitter les prisonniers de guerre allemands. Composés de baraquements généralement délabrés, ces camps étaient le plus souvent implantés dans des endroits insalubres proches des lieux d’extraction.

Qu’ils soient en bois ou en métal, les baraquements à l’origine collectifs étaient alors subdivisés par des cloisons intérieures en plusieurs logements unifamiliaux – avec pièce de séjour et chambres – que chacun, alors, s’appropriait en fonction de ses goûts et de ses moyens, ainsi qu’avec un grand sens de la débrouille !

Ces logements, qui ne devaient être que transitoires, s’éternisèrent malheureusement pour certains travailleurs et leurs familles, jusqu’en 1956.