fbpx

Expo “Révélations” prolongée

Du 20/12 au 28/01

« Révélations », une expo qui lève le voile sur la procédure d’identifi­cation des victimes restées incon­nues de la catastrophe du 8 août 1956. Un travail inédit, un témoi­gnage puissant d’humanité et d’émotions capté par l’œil photo­graphique de Denis Gauvain.

Le 4 octobre 2021. Le soleil brille, seuls quelques cumulus parsèment le ciel. Sur terre et même sous terre par contre c’est l’effervescence au­tour de la parcelle 34 du cimetière de Marcinelle. C’est le début des exhumations des victimes non-iden­tifiées de la catastrophe du 8 août 1956. Le début d’une procédure qui aboutira le 5 avril 2023 avec la ré-inhumation des corps, sur la même parcelle d’honneur qui leur est dé­diée. Entre ces deux dates, de nom­breux experts se sont succédés « au chevet » des dépouilles, suivis par Denis Gauvain, de retour à ses pre­mières amours de photo-reportage. C’est donc en images que se raconte le parcours audacieux et sans pré­cédent de tentatives d’identification des 14 mineurs encore inhumés sous une dalle « Inconnu ».

La presse locale, nationale et inter­nationale est présente en masse ce 4 octobre 2021 pour assister aux pre­miers coups de pelleteuses. Il faut dire que l’événement est exception­nel à plus d’un titre. C’est la première fois que ce type de démarche est initié, 65 ans après les faits et grâce à l’abnégation de Michele Cicora, orphelin de la tragédie minière ; du soutien indéfectible du Bois du Ca­zier et de l’engagement d’experts œuvrant à titre gracieux.


Le 18 janvier prochain, nous accueillerons une table ronde en présence du photographe Denis Gauvain et des experts qui ont participé à cette enquête inédite et passionnante, depuis l’exhumation des corps jusqu’à leur hypothétique reconnaissance par l’ADN (médecins légistes, anthropologues, dentistes, services du DVI, généticiens,..).

Visite libre de l’exposition à 18h00 suivie de la table ronde à 19h00.

Entrée gratuite. Inscription sur www.billetweb.fr/revelations ou par téléphone au 071880856.


Exhumations

Cette première étape, délicate, réu­nit entre autres la Police fédérale (et son DVI – Disaster Victim Identifica­tion) et la Protection civile. Ces deux services sont plus souvent habitués et habilités à intervenir en cas de catastrophes (naturelles, d’atten­tats, de crash aériens, accidents) ou, quotidiennement, lorsque des techniques particulières d’identifi­cation doivent être mises en œuvre. Jamais ces femmes et ces hommes n’avaient dû intervenir avec 65 ans « de retard ». La méthode des scientifiques est scrupuleusement la même que lors de leurs tradi­tionnelles missions. Les sépultures sont ouvertes avec délicatesse. On constate rapidement que l'ensemble des cercueils en zinc sont en bon état.

 

Étude anatomique

Les cercueils sont ensuite transférés à la morgue, aux Funérailles Fon­taine. Les tables d’autopsie dévoilent les premiers corps autour desquels s’affairent les scientifiques, dont un médecin légiste, François Beauthier, qui procède au prélèvement des ossements pour la reconstitution des corps. Cette étape est réalisée en collaboration avec les experts anthropologues. Un puzzle néces­saire pour la suite des opérations: les dépouilles sont examinées sous toutes les coutures (taille des os, fractures éventuelles, anomalie de croissance, dentition,…).

 

Analyses ADN

Ce n’est qu’après cette analyse scru­puleuse que le médecin légiste pro­cède à la sélection des os du sque­lette à prélever (le fémur dans le cas présent) afin de procéder à l’analyse génétique de l’ADN. C’est dans l’en­vironnement aseptisé des labora­toires de l’Institut National de Crimi­nalistique et de Criminologie (INCC à Vilvorde) que sont effectuées les prélèvements d’échantillons d’ADN. La science révèlera-t-elle sa vérité, la vérité?

 

Ré-Inhumations

La vérité s’avère en définitive par­tielle: seuls deux corps ont été iden­tifiés formellement : Oscar Pelle­grims et Dante Di Quilio. Le 5 avril 2023, ils ont été ré-inhumés avec leurs compagnons d’infortune. La procédure de tentative d’identifica­tion des inconnus de la parcelle n°34 s’achève par un hommage funéraire pluri-convictionnel en l’église Saint-Louis de Marcinelle-Haies. L’émotion est perceptible, les regards emplis de gratitude pour le travail accom­pli malgré la déception de certaines familles de ne pas avoir pu mettre de nom sur une sépulture.

"Révélations" est un témoignage visuel puissant, poignant, vivant en quelque sorte, autour de la quête d’identité et de révélations des ombres du passé.

Infos pratiques

L’exposition est visible dans la salle Amercoeur (1er étage du forum) du mardi au vendredi de 9h à 17h. Le week-end de 10h à 18h.

Prix compris dans le prix d’entrée du site.